La musique génétique#2

par | 9 Nov 2023

L’univers entier est sonore ! Son bruit blanc est même harmonique. Du plus grand au plus petit, tout est ondes et de fait, transcriptible en musique. Les étoiles émettent des chants, tout comme les neurones d’après James K. GIMZEWSKI. La musique joue un rôle dans le processus de vie et cela, des biologistes, généticiens, artistes et chercheurs l’ont bien compris.

CLARK et DUNN

Mary Anne CLARK, biologiste issue de l’Université Texas Wesleyan, accompagnée de son mari, l’artiste algorithmique Jonh DUNN,

https://en.wikipedia.org/wiki/John_Dunn_%28software_developer%29

ont produit un album musical « Life Music » dont voici quelques morceaux :

https://www.whozoo.org/mac/Music/CD.htm

Vous y trouverez des musiques pour des acides aminés, des protéines et autres substances de l’organismes comme le collagène. Un voyage dans votre organisme, un bain sonore pour vos ribosomes !

« Mon propre intérêt à utiliser la musique pour représenter des modèles génétiques est à la fois esthétique et pédagogique. La collaboration avec John Dunn, qui a abouti au CD Life Music décrit sur ce site Web, a commencé alors que j’enseignais un cours spécialisé ( Canons, Codons et Créativité , Marshall University, printemps 1996) sur les modèles parallèles dans les gènes et la musique. » M.A. Clark

Leurs compositions se structurent en correspondance avec le poids moléculaire et le volume des acides aminés, pour ajouter du relief et de l’esthétisme à la musique. Mais aussi dans le choix des instruments en relation avec les aspects de structures (primaire, secondaire).

Nobuo MUNAKATA et Kenshi HAYASHI

Avant les Ohno (1986 – voir l’article ici : https://laviedanse.fr/la-musique-genetique-1/  ), en 1984 ces deux scientifiques japonais ont fait l’expérience d’associer de manière très simple 4 notes aux 4 bases azotées de l’ADN. Pour G, C, T et A ils ont attribué Ré, Mi, Sol et La. Ce fût la base, mais les possibilités restaient assez pauvres. C’est par la suite que le système fût étendu en associant 20 notes aux 20 acides aminés. Ce système permettait de visualiser de manière plus repérable les séquences d’ADN et ainsi les reconnaitre plus facilement. Cette tablature de correspondance diffère de celle de CLARK et DUNN.

Voici la gamme des acides aminés :

https://www.whozoo.org/mac/Music/Primer/ProteinCodonScale.mp3

Ross D. KING

D’autres tables de correspondances ont été créées à partir de là, par différents chercheurs, avec des variations :

Notamment Ross D. KING https://en.wikipedia.org/wiki/Ross_D._King en collaboration avec le musicien Colin Angus de The Shamen, groupe psychédélique écossais, a attribué aux bases azotées C, A, G et T les notes ayant les mêmes lettres dans la tablature anglosaxonne, les notes C, A, G et E. De cette base, eux aussi développèrent les lignes mélodiques aux codons et acides aminés avec des variations d’octaves.

De cette expérimentation est né l’album Axis Mutatis de The Shamen, dont l’un des morceaux, S2 Translation, joue pour une séquence de la protéine S2 liée à la sérotonine, neurotransmetteur du bien-être. Pour ce faire ils ont codé en attribuant aux 4 bases de l’ADN les notes C (Do) = Cytosine ; A (La) = Adénine ; G (sol) = Guanine ; et enfin E (mi) = Thymine.

« Les interprétations musicales de l’ADN et des protéines ne sont pas seulement intéressantes en tant que musique, mais aussi comme mode alternatif d’étude des séquences génétiques. » site de M.A. CLARK

L’exploration de l’ADN, racontant et portant l’Histoire du génome humain, transcrit en musique, permet une communication avec cet « infiniment » petit de notre organisme mais aussi permet de reconnaitre des séquences parmi tous les génomes ! Une musique commune du Vivant !

On continue l’aventure sonore dans de prochains articles avec d’autres chercheurs et pionniers de la musique génétique.